Physique

Les avis divergent. Beaucoup d’hommes trouvent qu’il n’a rien de terrible, que son succès auprès des femmes est injustifié, qu’il est largement surestimé, que c’est un minet prétentieux et arrogant, etc. Les femmes, au fond, n’y voient que jalousie. Bien-sûr, elles le haïssent parce qu’il est odieux, enfin, c’est un Palionto… À part ce gros défaut, elles s’accordent à dire qu’il a une gueule d’ange, des traits fins, de magnifiques yeux d’un bleu limpide, des lèvres bien ourlées. On n’aurait qu’une envie, l’embrasser si on ne préférait pas lui cracher à la figure.

Il possède un joli corps, 1, 85 m pour 82 kg, des muscles dessinés, une belle sangle abdominale, juste ce qu’il faut pour faire son effet, et il ne demande que ça. En restant objectif, on peut dire que la nature a comblé Vran en lui offrant un physique plus qu’agréable sur un plateau d’argent. C’est après que ça se gâte un peu…

Caractère

Vran fait l’unanimité au moins sur un point, c’est un pourri. Certains pensent qu’il fera une grande carrière auprès du roi, précisément parce qu’il n’a aucun scrupule. D’autres, au contraire, estiment  que cet arriviste a les dents trop longues et que ça lui jouera par conséquent de biens vilains tours. Quoi qu’il en soit, au bout du compte, ça se finira forcément mal pour lui.

Bon, Vran n’est pas très aimé, même parmi le siens, les Paliontos. C’est qu’en plus d’être arriviste, il manigance, manipule, trompe, triche, ment, se vante et s’apprécie. Bien-sûr, il n’a aucune estime pour les Mélianas, mais pas beaucoup plus pour les Paliontos. Sauf si ses derniers sont de la même caste que lui ou sont susceptibles de servir son ascension par leur bonne position auprès du roi.

Il est assez pervers et aime faire souffrir les femmes, moins physiquement que psychologiquement, mais il ne dédaigne pas les violenter et inventer pour elles tout un tas de tortures et d’humiliations qu’il pense remarquables et raffinées. Ayant une très haute opinion de lui-même, il ne souffre pas qu’on lui tienne tête et peut rapidement s’emporter. Cela est surtout vrai dans le privé avec les esclaves. En public, il tient à maintenir les apparences et s’efforce d’offrir le visage d’un homme fort, puissant, et maître de ses émotions.

Comme beaucoup de ses compatriotes, Vran est né en Herimor, non loin de Castel Paliontis. Il est issu d’une ancienne et noble famille qui a prospéré en faisant commerce des esclaves, mais pas n’importe quels esclaves. Des esclaves très prisés, recherchés pour certaines de leurs qualités particulières. Par exemple, il peut s’agir de très belles femelles, de bonnes reproductrices, de travailleuses robustes, d’un beau grain de peau… Le commerce, très prospère et lucratif de la famille Arcadius peut se vanter de proposer un très large choix en brunes, rousses ou blondes à ses clients, et surtout, surtout, la possibilité d’échelonner les paiements. Car il s’agit bien d’esclaves haut de gamme, triées sur le volet, parfois conquises de haute lutte, étant pratiquement toutes issues d’un peuple de remarquables guerrières. Tout se monnaie et particulièrement à sa juste valeur…

Le petit Vran n’a donc manqué de rien. Il a reçu une bonne éducation et a appris qu’un Palionto n’était jamais respecté qu’à la hauteur du nombre de Mélianas qu’il était parvenu à mater. Cette assertion devint peu à peu la clef de son existence. Pour soumettre ces femelles aussi habiles que rebelles, il devait donc devenir fort, très fort, et pour cela, s’entraîner dur. S’entraîner dur, cela signifiait consentir à un nombre non négligeable d’efforts, s’astreindre à une discipline, viser l’excellence. Tout le problème était là. Des efforts, cela était pénible, salissant, douloureux, harassant. Pour apprendre à donner des coups, il fallait accepter d’en recevoir, et le seuil de tolérance de Vran à la douleur était outrageusement bas. Sans compter qu’il n’avait pas vraiment envie de se faire abîmer. Les années passant, il avait acquis une grande considération de lui-même, et estimait, à tort ou à raison mais avec une bonne dose de fatuité, c’est certain,  que son apparence était celle qui s’approchait indéniablement le plus de la perfection. Vanité, quand tu nous tiens !

Cependant, il y avait bien quelques efforts, notamment dans le maniement de l’épée. Vran a reçu le savoir d’excellents maîtres d’armes. Cela n’en a toutefois pas fait pour autant un bretteur d’exception même si lui est persuadé du contraire. Assurément, s’il existe en Hérimor une certaine jeunesse dorée aux mœurs relâchées et rétive à toute velléité de se confronter à la moindre difficulté, Vran en fait partie. S’il avait eu un peu plus d’humilité et surtout, la moindre once de bon sens, le jeune homme aurait opté pour un métier plus en adéquation avec son caractère : perpétuer à plein temps la spécialité familiale, conseiller, diplomate… les choix ne manquaient pas. Mais non, dans son esprit était resté gravé que ce qui faisait la grandeur et l’admiration de tous, c’était la capacité d’un Palionto à dominer l’ennemi héréditaire : les Mélianas. Cela ne passerait obligatoirement que par une carrière militaire. Le père de Vran, plus pragmatique, et surtout beaucoup plus réaliste, tablait quant à lui sur le temps qui ne manquerait pas d’apporter de cruelles désillusions à son fils. Pas si cruelles que cela puisque pour les plus grandes fortunes, l’idéal d’enrichissement et de bien-être ne passait pas nécessairement par le métier des armes. Surtout que celui-ci était pénible, exigeant et très dangereux, opérant une sélection impitoyable où ne brillaient que les meilleurs et les plus forts.

Dans son entêtement à réaliser son rêve le plus fou au prix du moindre effort, Vran a décidé de hanter la cour du roi Erom pour voir, aviser, découvrir et apprendre. Tant qu’il s’agit de parler, les choses vont bien, mais dès que l’action se profile à l’horizon, il est en revanche aussi à l’aise qu’une enclume qui s’essaierait à faire quelques brassées dans les eaux claires et limpides du lac sans fond… Il erre au Castel Paliontis, participe aux banquets, donne son avis sur tout et n’importe quoi, s’adonne davantage aux orgies qu’aux actes de guerres auxquels il participe en tant qu’ « observateur ». Mais les choses changent, tout change. Vran veut changer, il veut acquérir pour de bon ses lettres de noblesses, intégrer la terrible troupe de guerre du roi. Pour cela, il s’entraîne un peu plus durement. Il songe même à demander des missions périlleuses au souverain afin de parfaire son apprentissage et démontrer sa valeur ailleurs que dans le harcèlement des esclaves… Une nouvelle ère faite de gloire et de hauts faits s’ouvre peut-être pour notre apprenti guerrier. L’avenir le dira…