Une guerrière, voilà ce qu'on voit. Sa longue chevelure blonde emmêlée et maculée du sang de ses ennemis, parfois avec quelques mèches attachées en arrière pour ne pas céder à la tentation de les couper sauvagement par excès de rage. Des sourcils parfaitement dessinés, arqués dans un contour épuré et provocateur. Une bouche rosée découvrant un sourire défiant toute personne de l'affronter. Beaucoup sont dissuadés dés lors qu'ils observent son corps : de longs bras forgés par les batailles, des jambes élancées prêtent à écraser quiconque tombe à terre, une poitrine ferme et tendancieuse armée d'un équipement de plates et de cuir. Ses yeux bleus vous forceront à l'aimer, la désirer alors que ses dagues déchiquetteront votre torse.

On ne réveille pas un lion qui dort. Aussi féroce qu'indomptable, sauvage et imprévisible, agile et rusée. Oh elle n'a pas la lumière à tous les étages, c'est assuré. Mais dans un combat, il ne faut pas sous-estimer ses méninges. Bien que constamment portée par son instinct et ses impulsions, Felicia n'égare ni sa concentration, si sa méticulosité dans l'action. Le sang chaud et l'esprit vif. Le zèle et l'audace lui feront tenir tête aux dieux en personne, provocatrice à souhait que ce soit envers ses victimes ou ses sœurs. On ne peut pas dire que Fel' a le sens des bienséances. Rustre, sarcastique, moqueuse, ironique et cynique. Elle n'a que faire des bonnes manières et ne mâche pas ses mots, quelque soit la personne qui se trouve en face. La Méliana est franche, elle ne cache pas ce qu'elle pense ni ce qu'elle ressent. Elle excelle dans l'expression de sa colère et de sa rage ; bagarreuse à souhait, sa philosophie se rapproche de "on se frappe, puis on cause". Il ne faut pas la chercher longtemps avant de déclencher sa foudre... Susceptible et très irritable, ce qui en fait un élément redoutable sur le champ de bataille mais invivable socialement. Son obstination nourrit sa fierté et sa rancœur. Loin d'être magnanime, Felicia est vindicative et vaillante. Comme si elle avait encore quelque chose à prouver, la Méliana ne supporte pas qu'on daigne la contredire ou chercher à lui donner tord. Ce qui en fait une meneuse autoritaire et intransigeante. Les Mélianas tente de rendre ses défauts - très nombreux... - utiles à la cause, mais ce n'est pas toujours évident... Ce qui lui coûte l'animosité de ses sœurs d'arme.

Un cri dans la nuit, de la force avant un répit. C'est dans le sang que l'on voit la vie, c'est dans le sang qu'on se doit de la perdre. Suleyk accoucha dans la douleur et les hurlements transcendant le repos nocturne des habitants. Une fille. Quelle joie. Elle était bien portante, déjà très belle, mais qu'est-ce qu'elle pouvait gueuler... Ce n'est pas en grandissant que cela s'arrangea... Felicia. Un étymologie mystique et populaire à la foi, Fel. Tu seras la force. Tes bras seront les armes de Tanaïs. Felicia. Tu es mon accomplissement, ma fierté, ma perle et la seule personne qui pourra m'apporter cette joie. L'enfant n'avait aucune affection pour le côté guilleret de son prénom. Elle préférait s'en tenir au Fel qui dans des langues fantasques signifiait ce qu'elle était réellement : féroce. Déjà jeune et prodige dans l'art du combat. Sa mère, unique parent, était une redoutable guerrière craint par l'ennemi et aimée des siens. Un véritable modèle. Felicia ignorait qui était son père. Sa génitrice lui a souvent raconté qu'elle descendait de l'union d'Adalya et d'Ortiv, qu'en elle vivait l'essence de la puissance des dieux. Elle aimait y croire, mais en grandissant, Fel comprit : son père était un Paliontos. L'idée la dégoûta durant de longues années...

La demoiselle grandissait dans une campagne tranquille ou sa mère tenait une ferme avec sa grand-mère. Trois générations cohabitaient lorsque la mère n'était pas convoquée à la cour ou sur le champ de bataille. Dés lors que Felicia en avait l'occasion, elle s'entraînait à tous les arts de combat. Corps à corps, épée, dagues, arc. L'arc ne lui plaisait pas. Trop loin de la sueur et du sang. Elle abandonna vite l'idée malgré qu'elle était très douée dans cette discipline. Monter à cheval, avec ou sans scelle, être furtive, résistante, forte. Un jour sa mère la surprit à se brûler la cuisse au fer chaud. Fel avait un côté folle... une folie qui effrayait parfois Suleyk. Mais ce n'était rien face au potentiel dégénéré de la présente Felicia. La néophyte ne se fit vraiment remarqué que lorsque sa mère l'emmena sur son premier champ de bataille. Une boucherie au sens littéral. Cependant, dans ce combat, Suleyk fut gravement blessée. Felicia vint vers elle et tua le Paliontos qui avait osé blesser sa génitrice. Rentrées à la maison, la grand-mère fit tout pour soigner Suleyk. Mais elle avait perdu trop de sang. Ses paroles perdaient leur cohérence et pendant les trois jours qui lui restait, elle sombra dans la démence. Elle n'avait pas périt dans un champ de bataille, par sa faute. Par la faute de Fel, sa mère n'était pas morte dans l'honneur et la gloire. Au château on clamait sa bravoure et ses faits d'arme. Nombreuses étaient les Mélianas à ses funérailles. Mais sa fille, rongée par la colère et les remords, ne daigna même pas faire acte de présence.


En vérité, depuis le décès de sa mère, personne ne revit vraiment Felicia... Elle avait tout quitté et rôdait sur les routes de Noriendell. Voir du pays n'était pas la raison à cet exil. Il fallait plutôt voir cela comme un pèlerinage pour trouver la paix et le pardon de sa mère. Il lui arrivait de croire la voir, l'entendre. Si vous lui demandez, elle vous dira que durant ces années d'errance, Suleyk guidait ses pas. A cette époque, Fel aidait les plus démunis, chassait les bandits sans rien demander en échange. Ne laissant jamais de nom, jamais de traces sur son passage. Elle finit par faire une halte à Valbrume où elle rencontra Nimaar. Un aventurier de prime abord. Il vint à la rencontre de Felicia, partageant la même auberge. Très étrangement, la jeune femme sentit une connexion. Elle n'a jamais eut d'amis, souvent parce que les gens se détournaient d'elle dés lors qu'ils la voyaient sous son vrai jour. Mais avec cet homme, les choses semblaient comme... aller d'elles-mêmes. Les deux personnes restèrent ensemble durant leur séjour à Valbrume. Ils ne parlaient pas trop de leur passé, restant vaguent le plus possible. Mais ils comprirent l'attirance et la flamme qui les animaient.

Felicia n'a jamais été très... équipe. Menant ses batailles comme bon lui semble, sans prêter attention aux autres. Mais avec Nimaar, c'était différent. Ils ne formaient qu'un. Un simple regard leur permettait de comprendre ce que préparait l'autre. Une synergie inouïe qui les poussa à partir à l'aventure ensemble. Fel n'affectionnait pas la grande ville... Ne parvenant pas à comprendre pourquoi les Noriendelliens ne joignaient aucune cause. Dans ces temps de guerre, choisir un camp découlait de sens. On ne peut pas rester neutre face à toutes les injustices Paliontos, il fallait les combattre, les écraser. Felicia n'avait rien contre les hommes, sa haine était seulement dirigée vers les Paliontos, ses ennemis naturels. Ils étaient venus à bout de sa mère, ils devraient tous payer le prix de sang pour cela. Nimaar ne prenait pas part à ces convictions que louait Felicia. Lui faisant comprendre qu'il choisi le camp de ceux qui méritaient qu'on se batte pour eux. Pour elle, cela signifiait qu'il avait rejoint la cause des Mélianas. Cela suffisait à la guerrière pour passer outre sa neutralité. Elle se sentait vivante avec lui, chose qui ne lui était pas arrivé depuis le décès de sa mère. Felicia ne se sentait vivre que durant des émotions fortes, des instants intenses qui dopaient son sang d'adrénaline et décrochaient son cœur de sa poitrine. Nimaar arrivait à lui faire ressentir cela sans lui arracher le cœur, sans la jeter du haut d'une falaise.


Mais les hommes sont des hommes. Leur nature est leur défaut. Alors qu'ils parcouraient les terres Paliontos, Nimaar et Felicia tombèrent dans une embuscade. Ils étaient cernés de toute part. Sans réfléchir, Fel engagea le combat, tuant tout ceux qui s'approchaient d'elle. Puis son regard s'arrêta sur son amant. Il ne bougeait pas, se contentait de regarder la scène avec un léger sourire, satisfait. Cela fit entrer Felicia dans une rage menant à une folie meurtrière. Il eut peur, à plusieurs reprises son épée frôla son corps de traitre. Les yeux de la Méliana devenaient rouges alors que ses traits notaient sa haine et toute sa colère. Ils étaient trop nombreux... Un coup lui fut porté et l'envoya dans le royaume des ombres. Les ombres... Ces Paliontos allaient payer pour ça. Nimaar allait payer pour ça. Et pas de son sang, mais de ses cris. Il la suppliera de l'achever. Felicia se réveilla les mains liées dans la tente d'un camp fortifié non loin des côtes. Le nombre de Paliontos et l'agitation ambiante l'empêchaient de discerner des visages familiers. Durant sa captivité, Felicia fut battue, violée et des chaînes finirent par lui être assignées pour devenir une esclave. Elle avait finit par se laisser faire.

Un jour, les dignitaires du camp décidèrent d'organiser des duels de prisonnières. Le potentiel de Fel n'était pas tombé dans l'oubli. Elle fut appelé sur la place pour se battre. Ses mains étaient déliées pour la première fois depuis sa capture. Mais une furie lui sauta dessus. Un combat de Mélianas, à quoi cela rimait ? Et pourquoi une sœur d'arme attaquerait aussi sauvagement une autre de ses sœurs ? Felicia tentait de jouer défensif le temps de comprendre. Elle était assez longue à la détente lorsqu'il s'agissait de saisir les raisons qui poussaient une personne à agir de manière si... contre nature. Elle comprit que cette Méliana de l'aimait pas. Elle devait la connaître de sa vie d'avant... En tout cas, la fureur de son adversaire était faiblissante, cette fille n'avait pas mangé depuis des jours... Felicia se décida à ne pas humilier plus longtemps sa camarade et reprit le dessus, la dominant. Une fois la Méliana maîtrisée, elle resta immobile. Elle avait gagné. Mais dans la foule, une voix lui hurle de l'achever. Cette voix... A nouveau ce sourire narquois victorieux. Felicia l'imaginait à la place de la pauvre Méliana, elle s'imaginait lui serrer le cou et le tordre. Une houle d'acclamation. Une inspiration de stupeur. Fel l'avait tuée... et elle regrettait. Mais les hommes étaient dans une euphorie qui lui fit comprendre une chose : elle pourrait tirer des avantages si elle continuait ces combats. Ce qu'elle fit. Cela lui coûta de tuer certaines de ses sœurs, des traitres Paliontos et quelques innocents, de coucher avec des monstres, mais peu à peu, ses chaînes se déliaient.


Dans sa cage de fortune, la Méliana sculptait une dague de bois sur laquelle elle gravait chacune des victimes Mélianas qu'elle était forcée de faire. A dix, elle s'arrêta. Quitta sa tanière. Rejoignit les captives de son clan et délia quelques portes, les plus en forme, les plus aptes. Un groupuscule qui fit saigner le camp fortifié, une hémorragie feutrée jusqu'à ce que Felicia atteigne la tente de Nimaar. Les gardes à terre, il était sans défense. Elle le dépouilla des armes qu'il cachait dans ses draps - elle le connaissait bien... - puis il se réveilla en sursaut. Fel le surplombait. Ses longs cheveux lui tombaient sur le visage. Oh il allait souffrir... D'abord, elle le cogna. Il riposta. Un combat se déclencha et après divers assauts, elle finit par lui faire perdre conscience. Après quoi elle le traîna par un pied jusqu'à la place ensablée. Ses camarades avaient délivrée les autres Mélianas prisonnières qui finissaient de répandre le sang des Paliontos sur leur propre terre.

Déterminée à lui en faire baver, Felicia attacha Nimaar sur un poteau, bien à la vue de toutes. Dés qu'il fut réveillé, elle sortit cette petite dague de bois bien aiguisée et d'un sourire malsain, tailladait lentement son torse mit à nu. Elle arracha le reste de ses vêtements de tissu et planta à plusieurs reprises son arme dans les jambes. Ses yeux étaient animés d'une lueur sadique et démoniaque. Les autres filles ne semblaient pas effrayées par ce regard, contente de la souffrance de cet homme, de ses cris transperçant la nuit. Felicia demanda à ce qu'on lui amène l'épée de sa victime. Ce qui fut fait dans les secondes qui suivirent l'ordre. Tournant autour de Nimaar comme un prédateur tourne autour de sa proie, elle laissait la pointe de l'épée caresser la peau de cet homme qu'elle avait aimé. Elle s'arrêta à son cœur et rapprocha son visage du sien. Le laissant savourer son souffle une dernière fois, elle descendait la lame jusqu'à ses atouts masculins qu'elle saisit de son autre main. Un sourire jusqu'aux oreilles, elle trancha son appareil génital tout en prenant le temps qu'elle désirait. Il hurlait, hurlait à la mort. Cela éveilla un plaisir chez Felicia qu'elle ignorait encore. Orgasmique. La Méliana ne lui porta pas le coup fatal.


Alors que Nimaar se vidait de son sang, les captives décidèrent de mettre les voiles rapidement avant que d'autres Paliontos n'arrivent. Il fallait deux femmes pour détourner Felicia de son œuvre agonisante... Finalement, elle les rejoignit dans le voyage du retour. Le groupe retourna en Tanaïs où elles poursuivirent leur route jusqu'au château Méliani. Certaines avaient été faite prisonnières depuis de nombreux mois, elles furent en mesure d'apporter un rapport à la reine sur la situation. Les actes de Felicia ne furent pas totalement dévoilés. Après tout, si elle n'avait pas été là, personne ne se serait échappé... Le silence fut une loi tacite adoptée par les survivantes. Alors que la reine demandait au groupe de prendre du repos, leur assurait qu'elles ne seraient pas appelées au front durant les prochaines missions, Felicia s'indigna et attesta sa détermination plus qu'enthousiaste d'aller tuer du Paliontos. Le fait qu'elle avait déserté l'armée Méliana fut mit en avant. Elle déclara que si elle devait être juger, que cela se ferait par le fer et le sang. Devant une telle envie de se battre, il fut décidé qu'elle pourrait participer aux missions. Mais qu'elle ne devait pas s'attendre à avoir la confiance des dignitaires avant longtemps. Cela lui allait.

Malgré sa position délicate avec les dirigeantes Méliana, Felicia rejoignit un groupe avec qui elle accomplit plusieurs missions. A de nombreuses reprises on lui reprocha de tuer les potentiels prisonniers utiles, de ne pas suivre assez consciencieusement les ordres et de n'en faire qu'à sa tête, mais ses camarades finirent pas s'habituer à ses manières pour le moins déplaisantes... Des rumeurs couraient comme quoi elle aurait tué de sang froid des Mélianas. Certaines avaient naturellement peur d'elle. Alors que son unité était conviée à un rapport dans l'un des camps Méliana avec les capitaines les plus importantes de l'armée, Felicia et ses sœurs furent à nouveau victime d'un traquenard. Des informations avaient filées et la réunion avait atteint les oreilles des Paliontos. Une attaque de maître pour ces ennemis, mais durant l'assaut, les hommes semblaient aveugles, ne sachant plus où se placer. Les Mélianas restèrent en position, maintenant leur défense et coordonnant leurs assauts répétés. La retraite fut sonnée pour les Paliontos. Mais Felicia était parvenue à capturer l'un des meneurs de l'attaque. Cette réunion avait été tenue secrète. Une fuite résidait parmi les Mélianas et Fel savait qu'elle serait première sur la liste des suspectes. Alors elle le garda dans l'idée de lui faire cracher toutes les informations qu'elle voulait obtenir. C'est entre autre l'une des raisons qui la poussent à ne pas le tuer. Une autre raison est qu'il est la preuve qu'elle n'agit pas au hasard et qu'elle est capable de ramener des prisonniers. Ses prisonniers à elle sont cependant de marque. Il est en quelque sorte son trophée qu'elle est bien déterminée à tourmenter entre deux missions.