Premier témoignage : Slowën, jeune tavernière pour les noriendelliens

« A quoi ressemble la reine des Melianas ? »

La jeune femme sourit. Face à elle, tous les hommes de l’auberge l’écoutaient avec avidité. La rumeur de la beauté de cette femme avait depuis longtemps dépassé les frontières du monde nocturne. Mais étant donné qu’une rumeur restait une rumeur, tous voulait en savoir plus… Et il fallait bien qu’elle se l’avoue, lorsqu’elle avait dût se rendre au château pour son audience, elle-même avait été envahie par la curiosité…

« Ok les gars, je vais vous la décrire… »

Tout en leur resservant du vin et de la bière, elle rassembla ses souvenirs pour décrire Morgana de son mieux… Puis, après un bref silence, elle se mit à parler.

« Pour commencer, il faut que vous sachiez qu’on ne peut séparer son physique de l’aura qui émane d’elle. Quand elle entre dans une pièce, il semble qu’elle efface le reste du monde rien que par sa présence. C’est un peu comme si elle était constamment baignée d’un éclat lunaire… Puis avec le temps on s’y accoutume pour ne plus sentir que l’intelligence et la force émaner d’elle. C’est d’ailleurs très impressionnant de voir de quelle manière son peuple la regarde et l’écoute… Mais bref, ce n’est pas le sujet, je le vois bien… »

Un grognement affirmatif lui provint des hommes qui l’écoutaient toujours avec une expression de plus en plus insatiable voire même lubrique pour certains. C’était incroyable ce que cette femme déclenchait autour de sa personne, même sans être présente. Mais après tout une Reine amazone devait avoir une grande impression de séduction ou mystérieuse. Reprenant de plus belle, elle entreprit de cesser son petit suspense pour en venir à ce qui les intéressaient vraiment…

« Enfin bref, quand je l’aie vue j’en ais eu le souffle coupé. Pas seulement à cause de sa beauté mais surtout à cause de son regard. Des yeux comme ceux là, je n’en avais encore jamais vus. Ils étaient d’un bleu acier aussi tranchant et glacial qu’une lame d'argent. Et j’ignore s’il existe des personnes capables de soutenir son regard, mais en ce qui me concerne, j’en fus bien incapable. Pour le peu que je l’ai fait, je me suis sentie transpercée et sondée par une force de glace qui m’as fait venir les larmes aux yeux. Mais croyez moi, il vaut d’ailleurs mieux être une femme qu’un homme face à elle ! »

A ce souvenir, la jeune femme frissonna à nouveau. Même si Morgana n’avait rien dit c’était comme si une petite voix dans sa tête lui avait ordonné de tout faire pour ne pas trop attirer l’attention sur elle. De peur de se la mettre à dos et de subir de biens pires moments… Secouant la tête pour faire disparaître ces mauvais souvenirs, elle revint à son public et avec un petit sourire, elle entreprit de continuer sa description.

« Bien que son visage soit très fin et délicat il a un charme bestiale qui se mêle étrangement à son allure fragile. Quand on voit son beau visage, son nez droit, ses lèvres rosées pulpeuses, on dirait celui d’une jeune femme tendre mais son regard le dément très vite...»

Savourant le silence de plomb qui ponctuait ses paroles, la serveuse observa les hommes avec attention. Ils semblaient imaginer la reine guerrière, pour certains sous des paupières mi-closes tandis que d’autres attendaient la suite à venir. Prenant elle-même le temps de repenser à cette femme, elle sourit. Oui, ce qui décrivait le mieux cette femme c’était se mélange de sensualité due à son physique et de force brutale due à son regard et certaines de ses attitudes.

Son corps ! Voilà ce que les hommes attendaient encore… Avalant une gorgée de sang frais, elle reprit la parole, ramenant tous les regards vers elle.

« Quant à son corps… Que dire ? Elle est juste magnifique ! Grande, on ne peut faire qu’admirer chaque parcelle qui la constitue. Des pieds à la tête. Son visage, encadré d’une longue chevelure sombre, est posé sur un coup de cygne. Et sous la robe moulante qu’elle portait quand je l’ai vue, j’ai pu deviner sa poitrine attirante, son ventre ferme et légèrement musclé et puis ses jambes… Longues est fines, ont dirait celle d’une antilope, bien que dans l’ensemble Morgana ait une allure plus féline… »

La serveuse se tut enfin. Laissant à ses clients le soin de mettre des images sur ses mots. Mais même s’ils le faisaient, elle doutait qu’ils puissent ne serait ce qu’un peu se rapprocher de la beauté de cette femme à la peau couleur de clair de lune… Il fallait la voir pour comprendre… Car toutes les sensations qu’on vivait en sa présence n’était pas seulement dut à son physique mais plutôt à la présence de cette grande dame. Elle ne leur avait même pas parlé des tatouages impressionnants qui en ajoutaient encore à l’image de la Reine…

Second témoignage : Provenant de Pez, serviteur de la reine

De retour dans les ruines de son ancienne demeure, Morgana entreprit de retrouver ce qui fut il y a longtemps, sa chambre. Bien que ce ne fut pas difficile pour elle de retrouver son chemin dans ces lieux qui, autrefois, étaient son monde, elle ne reconnu plus rien.
Des vandales étaient passés avant elle. Récupérant sans doute tout ce qui pouvait avoir ne serait ce qu’un peu de valeur.

Soupirant, elle continua son chemin jusqu’à ce qu’elle retrouve l’entrée de sa chambre. Enfin, si on pouvait encore appeler ça comme ça, car l’ancienne porte avait depuis longtemps été défoncée… Enjambant le reste de bois, elle découvrit les lieux avec un petit sourire mélancolique. Bien qu’il ne ressemble plus à ce qu’elle avait connu, elle pouvait encore s’imaginer les lieux.

Entreprenant des fouilles dans l’espoir de retrouver des objets qui pourraient lui être utiles, elle posa les doigts sur un vieux livre extrêmement bien caché derrière une pierre branlante du dernier mur encore debout, qui constituait autrefois sa chambre. Du bout des doigts, elle repoussa la poussière qui cachait le titre du livre.

« Journal de Pez »

Observant le livre avec intérêt la jeune femme se souvint de son donneur. Il avait été son plus fidèle serviteur. Elle l’avait d’ailleurs récompensé au fil du temps en lui offrant son respect.
La jeune femme avait toujours ignoré que l'homme savait écrire et tout naturellement, elle avait tout autant ignoré l’existence de ce journal. Mais à présent que Pez était mort en la protégeant, elle ne voyait pas en quoi lire ce journal, dérangerait qui que ce soit. Et que ce soit le cas ou non, elle n’en avait que faire. S’installant dans un coin de la pièce, elle ouvrit le livre et se mit à lire.

« Il y a peu de temps, j’ai été arraché à mon village par des mercenaires. Ces êtres immondes tuèrent les femmes, les enfants ainsi que les vieillards et toutes personnes qui ne pourraient être vendues au marché des esclaves. Car oui, ce fut pour cette raison que je fus épargné et emmené. Suite à la visite de plusieurs village, à des massacres tous aussi sanglants, nous arrivâmes enfin au marché. Et c’est là que mon histoire commence…

Alors que je m’attendais à ne pas être assez intéressant pour être acheté, je vis une femme s’approcher. Elle était magnifique. Sa démarche féline et sûre indiquait qu’elle n’était pas n’importe qui et qu’elle le savait, tout autant que mes geôliers à en croire leur expression… Après quelques palabres rituels en ces lieux, l’un des hommes à la mine renfrognée s’approcha de moi pour me délier. Il semblait que la grande dame m’ait acheté ainsi qu’un autre homme…
Je me souviendrais toujours des premières paroles qui sortirent de la bouche de ma nouvelle maîtresses. Emplies de menaces, elles me firent frémirent. « L’un de vous sera mon esclave jusqu’à la mort… tandis que l’autre sera mon amant… » Elle avait alors sourit, laissant entrevoir une rangée de dents blanches bien alignées.

Heureusement pour moi, j’avais déjà entendu parler des amazones ce qui explique que je ne m’appesantirai pas sur sa beauté et ses formes voluptueuses. Et je savais qu’une femme telle que celle qui se trouvait face à nous, ne garderait jamais son amant plus qu’une nuit…
L’idée d’être son amant me rendit encore un peu plus nerveux. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, mon idiot de comparse laissa entendre un ronronnement clair sur ses intentions, attirant du même coup l’attention de la femme.
Avec un sourire glacial, elle se passât un bout de langue sur les lèvres avant d’embrasser l’homme. Quelques secondes plus tard, lorsqu’elle le relâchât je l’entendis murmurer : « Tu seras parfait… »

A ces mots Morgana sourit, elle se souvint du goût épicé qu’avait eut cet amant. Elle ignorait son nom et le reste, mais ce goût, elle ne l’avait connu qu’une fois. C’était encore l’époque où elle pouvait se permettre ce genre de petits jeux…

Tournant la page qu’elle venait de finir, elle découvrit ce qui semblait être un autre chapitre, ou tout du moins un autre jour durant lequel son serviteur avait eu le temps de relater sa vie… Mais au fil des lignes, Morgana découvrit que Pez ne racontait plus la même histoire…

« Loin d’être sous l’influence de son pouvoir de séduction, je peux aujourd’hui affirmer que mon âme entière restera à jamais fidèle à cette femme. C’est idiot je le sais car elle-même n’hésitera pas un moment à me tuer le jour où je ne l’intéresserais plus. Mais j’ai découvert tant de choses sur elle que je crois qu’elle a prit une place bien spéciale dans mon cœur. Avant toute chose je vais vous la décrire car c’est important de connaître son caractère avant que je vous expose ce que j’ai découvert… »

Fronçant les sourcils, Morgana se demandât ce que Pez avait bien pu écrire sur elle. Et surtout ce qu’il avait découvert qui l’avait rendu si loyale à une maîtresse qui n’hésitait jamais à être cruelle avec lui… Tournant la page, elle entreprit de lire la suite :
« Par où pourrais-je bien commencer pour décrire cette femme ? Il y a tant de choses à dire et si peu de temps pour que je les écrive…

Au premier regard j’ai sentit que cette femme était du genre à aimer la violence, les suppliques et les douleurs infligées aux hommes. Du genre sadique, ma maîtresse a toujours su se montrer imaginative en matière de tortures… Sourdes à toutes implorations, elle prend plaisir à voir jaillir le sang, voir les muscles du condamné se tendre sous ses doigts agiles ou encore observer la lumière de vie s’éteindre dans le regard du torturé.

Rusée, son esprit retords semble fonctionner à la vitesse d’un prédateur qui chasse sa proie. Il lui arrive d’ailleurs très souvent d’avoir des coups d’avance sur le reste du monde. Ses plans s’échafaudent si vite qu’il semble impossible d’arrêter la machination une fois qu’elle est en marche. Et pour réussir là où les autres en sont incapables, elle n’hésite pas à utiliser toutes les armes à sa disposition. Que ce soit ses charmes, la manipulation, les armes blanches ou encore ses poisons.

Car oui, l’un de ses autres passes temps favoris ou plutôt passion, sont les plantes et les venins. Elle est capable de créer de tels poisons qu’il vaut parfois mieux mourir torturé par ses soins que d’en avaler une goutte. J’ai eu l’occasion de voir sa réserve et pour tout dire, à juste voir les flacons je me suis sentit nauséeux.

Mais ne vous y trompez pas, si elle fabrique des poisons à merveilles, elle possède aussi la capacité de réaliser des antidotes en tout genre. Elle est d’ailleurs la guérisseuse des sœurs qui lui sont les plus proches. Car aussi étrange que cela puisse être, elle est aussi une très bonne guérisseuse. Son savoir en connaissance des plantes lui aura sans doute permis d’en savoir plus.
Si cette femme possède beaucoup de défauts, qui pour elle, sont peut-être des qualités, à mes yeux certaines partie de son caractère sont très belles.

Par exemple, sa loyauté envers son clan mais aussi à la déesse de leur peuple. Quoi que Gaïa veuille elle le sert avec déférence et respect. Sans parler de la confiance qu’elle place en elle. J’ignore s’il s’agit d’amour ou simplement de respect qui la lie à ce clan, mais il semble qu’elle lui ait offert son âme.

Au fil de mes observations j’ai d’ailleurs put comprendre que si je pouvais parfois me permettre de critiquer ou de mettre en doute ses choix, elle ne me permettrait jamais d’en faire pareil en ce qui concerne la déesse, comme elle dit.
Pour ceux qui liront mes prochains mots, je sens que vous ne pourrez me croire. Mais sachez que tout ce que je raconte est la pure vérité et surtout que ni Morgana ni moi n’avons de bénéfice à ce que vous le croyiez. Et sachez aussi que ma maîtresse ignore tout de ce journal, que ce n’est donc pas elle qui m’a demandé d’écrire ces lignes et que si elle tombait dessus… Enfin bref, je continue…

J’ai aussi pu découvrir que cette femme pouvait être très tendre. Oh bien sûr peu de gens ont eu l’occasion de le voir. Mais à plusieurs occasions, que ce soit avec Eden bien sûr, ses soeurs ou encore moi, je l’ai vue relâcher ses liens pour le témoigner en secret. Je suis donc certain que si quelqu’un réussissait à passer le barrage qu’elle s’est forgé au fil de son histoire, il découvrirait un amour tendre et chaleureux que seul lui verrait.
Pour ma part je sais que je ne suis pas le bon… Aussi n’ai-je jamais tenté de profiter de ma découverte.

Possédant un sens de l’humour inné, ma maîtresse laisse souvent apparaître son côté humour noir à quiconque discuterait avec elle. Mais encore une fois, pour avoir vécu au quotidien avec elle, je sais que sous cette démone se cache une jeune femme à l’humour agréable.
Courageuse, elle vit avec des poids du passé et du présent qu’elle garde pour elle. Je sais cela car parfois lors des nuits fiévreuses ou elle était malade, je l’ai entendue marmonner d’abominables histoires qui lui étaient arrivé plus tôt. Et croyez moi, elle a un courage impressionnant quand on la voit se battre contre ses propres démons et aussi servir ce qui lui semble juste.

Il me semble avoir tout dit. Je vais retourner à mes tâches et continuer à servir celle qui sera à jamais ma maîtresse… »

Morgana décrocha son regard du texte qu’elle venait de lire. Un tourbillon d’émotions l’assaillit comme jamais au par avant. Elle n’était pas certaine de tout comprendre dans les mots de son serviteur. Mais ce qui était sûr c’était que jamais plus, elle ne trouverait quelqu’un comme lui.
Refermant délicatement le livre, elle le rangea dans sa sacoche sans plus réfléchir. En ce qui le concernait, elle verrait ce qu’elle en ferait plus tard.

Puis sans plus un mot, elle repartit d’où elle était venue…

« Je n’ai pas de père. Comme tant d’autres filles autour de moi, je peux affirmer que mon géniteur, qui qu’il puisse être, n’était pas le bienvenu dans ma vie. Je ne crois d’ailleurs pas qu’il soit encore en vie. Il a besogné ma mère un beau soir où elle avait décidé qu’il était temps pour elle d’être fécondée, probablement avait-elle aussi choisi l’homme comme on choisit une monture, sans éprouver la moindre émotion pour l’être qui partagerait sa couche le temps d’une nuit. Avec pour seul objectif de tirer les meilleures qualités physiques et de caractère qu’un homme pourrait fournir dans ses gênes. Un homme pas trop pitoyable qui lui offrirait une descendance correcte. Il se fait que si je suis aujourd’hui capable d’écrire dans ce journal, c’est qu’elle a du accepter la semence de l’un d’entre eux. Peut-être s’est-il senti privilégié de pouvoir s’accoupler avec une reine ? Ou peut-être était-il déjà conscient que cette relation charnelle sonnerait pour lui comme une sentence de mort ? Très franchement, peu m’importe. Quand je serai en âge de procréer, j’espère que la déesse nous aura appris à nous passer de ce rite dégradant. »

Lorsque Morgana avait écrit ces quelques lignes, la jeune fille entrait à peine dans l’adolescence. Depuis sa plus tendre enfance, l’histoire de la princesse oubliée lui était contée. Pourtant, ce ne fut qu’à cette époque qu’elle comprit enfin la gravité et la réalité de l’une de ses ancêtres. Petite, elle prenait cette histoire pour un conte juste bon à effrayer les enfants tout en apprenant aux fillettes à se méfier des hommes. Mais lorsque la grande prêtresse lui ouvrit les yeux, le monde de Morgana vacilla.

Durant des années, elle avait élevée par des weidas plus ou moins âgées, plus ou moins croyantes et plus ou moins intéressantes. Elle avait apprit à tracer des lettres correctes, à lire, à prier la déesse, à connaître les effets des différentes plantes, les poisons et leurs antidotes, les mathématiques, l’astrologie,…  Tout ce qu’une jeune amazone devait connaître pour pouvoir survivre seule dans n’importe quelle situation. Mais en dehors de ces connaissances de survies de base, Morgana fut aussi éduquée par des grandes prêtresses maitresses en art de la guerre, en équitation, en maniement des armes, en matière de torture ou d’approches furtives. Et tout cela, dans un climat permanent de haine envers les hommes.

Et si jusqu’à cette fameuse découverte, la jeune princesse était restée plutôt neutre face au sexe faible, aujourd’hui, elle lui vouait la même animosité que ses sœurs. Elle refusait tous liens avec ces créatures porteuses de malheurs et vouerait sa vie à protéger toutes les femmes de son clan.
Pourquoi cette histoire prit pareil importance pour la future reine, tout à coup ? Personne ne le sait exactement, mais ça correspond à une époque dure pour le peuple des Mélianas, la guerre faisait à nouveau rage et beaucoup de guerrières perdirent la vie pour protéger leur peuple et la mère de la jeune femme.

« Aujourd’hui, j’ai connu mon premier sang. Je suis une femme aux yeux de la déesse et un jour je devrai à mon tour procréer. Mais pour l’heure, je vais recevoir mon premier tatouage qui démontre aux yeux de toutes que je suis une guerrière à part entière qui a été acceptée dans les rangs d’Adalya. Un Ankh noir a donc été apposé sur mon bas ventre, faisant de moi une adulte. Comme j’ai hâte que ma mère revienne d’expédition pour que je puisse le lui montrer… »

Malheureusement, lorsque la reine revint enfin, elle était inconsciente. Touchée par un soldat de l’armée adverse, elle avait perdu beaucoup trop de sang et rien ne laissait présager qu’elle survivrait à la nuit suivante. Rien, personne, pas même la grande weida. Pourtant, la reine était une battante et contre toutes attentes, elle passât la nuit. Et pendant les trois jours qui suivirent, elle n’ouvrit pas les yeux et resta alitée sans la moindre réaction consciente.
Durant ces quelques jours, l’adolescente prit conscience de ce qui l’attendait à l’avenir, des choix qu’elle devrait faire ainsi que des obligations qui pèseraient sur ses épaules. C’est aussi à cette époque, qu’elle demanda à Ambre Amagdanne de rester à ses côtés le jour où elle devrait monter à son tour sur le trône. Sa meilleure amie était la personne en qui elle avait le plus confiance et Morgana aurait besoin d’elle en tant que confidente.

Mais avant toute chose, il lui restait encore à accomplir le rituel de passage pour devenir une méliana accomplie. Se déroulant en plusieurs étapes s’étalant sur deux jours et deux nuits, le rituel prenait la femme dans sa globalité, évaluant tour à tour ses capacités mentales, sa réflexion, son instinct et sa foi en Adalya, ses compétences physiques, sa manière de combattre et de survivre. Et pour finir, lors de la dernière nuit du rituel, l’amazone était conduite dans un lieu secret pour qu’elle puisse y rencontrer son animal totem, si elle était acceptée dans les rangs des mélianas.

(...)