[-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE
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Sujet: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Jeu 9 Oct - 16:54
Dernière édition par William Reagan le Mer 15 Oct - 21:02, édité 1 fois
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Lun 13 Oct - 18:09
Your worst nightmare William Reagan & Leean Brawick
Ces mêmes journées froides. Toujours. J'ignorais combien de nuits étaient passées depuis mon arrivée. Deux, trois, sept ? La notion du temps se perdait facilement lorsqu'on était coupé de la lumière du jour trop longtemps. La seule lumière qui m'était admise était l'aura de quelques bougies qui passaient de temps à autres près de la porte de mon tourment. Mes doigts vagabondent sur les pierres irrégulières qui m'entourent. Délicatement, ils s'avancent puis reviennent. Aïe, laissai-je entendre en murmure alors que je venais de me couper sur l'une des pierres. Une petite coupure dont je tente de percevoir l'hémoglobine. Contemplant ma blessure de guerre, je me laisse emporter par des songes. Assise sur la paillasse, je tente de faire s'écouler le temps plus rapidement. Mais rien n'y fait. J'ai le sentiment que le temps c'est comme arrêté depuis que j'ai été faite prisonnière.
Ce sentiment quelque peu dérouté fut troublé par l'ouverture de la porte. En un sursaut légèrement perceptible, je détache mon attention de mon doigt et repose mes jambes sur ce qui me servait de lit, collant mon dos aux pierres froides comme pour assurer une once de sécurité. Avoir quelque chose contre soi, aussi idiot qu'un mur contre lequel s'adosser, avait un effet rassurant. Ce n'était qu'une pure perception psychologique mais cela avait son effet sur moi. Bonsoir. Sa voix perça le silence. Je ne discernais pas très bien les détails de son visage, seuls des contours dans l'ombre de la lumière qu'il pose sur un support contre le mur. Plissant les yeux, je commençais à voir son visage plus précisément. Les prochaines nuits vont être plus rudes, je t'apporte une couverture, dit-il en s'approchant. Ce visage me paraît familier. Je reste méfiante, fouillant dans ma mémoire. Il dépose la couverture et il se baisse pour être à ma hauteur. Sans ménagement, je le dévisage. Comment t'appelles-tu ? Mais je ne prête pas plus attention à ces mots que je n'en porte à ses gestes. Je le reconnais, je crois... je n'en suis pas sûre, néanmoins cela me coupe le souffle. Durant quelques longues secondes, je reste muette, avant de lui répondre. Leean, articulai-je d'une voix faible et brisée.
Cela traduisait ma solitude, une solitude qui cachait ce souvenir douloureux qui me transperçait le cœur comme une flèche enflammée. Sa voix ne me disait rien, mais je ne saurais oublier le visage de celui qui a tué mon frère et mon père. Une envie de lui sauter au cou et de sentir sa vie s'échapper de son corps, mais aussi la sagesse de ne pas bouger : cela ne valait pas le coup. Le tuer pour venger les miens, cependant mes chances de venir à bout d'un Paliontos étaient aussi nombreuses que celles de pouvoir sortir d'ici vivante. Je gardais mon sang froid autant que mon silence, fuyant son regard du plus que je pouvais afin de ne pas perdre mon calme. Je n'étais pas en état de lutter, pas en état de grand chose d'ailleurs. Je n'avais pas mangé depuis mon arrivée, on m'avait donné de l'eau, et c'était déjà bien, je pense.
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Mar 14 Oct - 15:45
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Mar 14 Oct - 16:24
Your worst nightmare William Reagan & Leean Brawick
Être seul, c'est un sentiment inquiétant et rassurant à la fois. Personne pour nous atteindre, en bien comme en mal. Mais c'est aussi un vide qui se creuse, petit à petit et qui vous enferme dans un mutisme irrémédiable. Une anxiété qui se terre dans les méandres de votre âme jusqu'à en amputer l'essence de votre être. La solitude n'est une bonne chose qu'à une condition : que jamais plus on ne vous demande d'être vous-même. Que jamais plus personne ne vienne interférer dans ce que vous devenez. Enfermée dans ces murs infranchissables, je sentais ma vitalité s'envoler, prendre la fuite. Je n'étais pas du genre à fuir, je me battais tant qu'il y avait une raison de se battre. Mais ici, la seule raison était ma survie... Et les armes que je possédais pour la protéger se résumaient à ma force défaillante et mes mots emprisonnés. Cette capture m'avait rendue faible et c'est dans cette faiblesse que l'on venait briser ma solitude. Autant dire m'achever.
L'homme s'approcha dans des gestes calmes et réfléchis. Mes yeux se fermèrent lorsqu'il toucha de ses doigts mon visage. Avec fermeté il dirigea ce dernier face à lui et j'ouvris mes yeux à nouveau, plantant mon regard dans le sien. Aucune détermination, aucune lueur d'espoir, aucune trace d'humidité non plus. Je n'allais pas gaspiller le peu d'eau que contenait mon corps pour sangloter à l'orée de ce qui m'attendait. La cruauté des hommes, je la connaissais, que ce soit dans les vices ou dans les pensées. Les actes étaient des mots vivants et ils traduisaient bien plus que la cruauté des hommes, ils traduisaient celle de la nature humaine. Je ne doutais pas du mauvais traitement des prisonniers à Tanaïs. Mais je ne cautionnais pas ces agissements, tout comme je ne cautionnais pas les traitements que l'on m'infligeait ici. As-tu mangé ? Une question aussi pertinente que rhétorique. Il le comprit de lui-même et alla frapper à la porte, demandant au gardien d'apporter de quoi me rassasier. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas la démarche. Tentait-il de m'amadouer ? C'était complètement vain. Cela ne marcherait pas. Pas après ce que j'avais subis et ce qui allait m'arriver. Ses bonnes intentions n'étaient pas désintéresser, je ne pouvais cesser de penser cela.
En attendant le retour du gardien, il prononça son nom : Je m'appelle William. Une voix neutre qui ne trahissait pas de mauvaises idées. Mais ce n'était en rien suffisant pour me rassurer. Son visage avait quelque chose de néfaste. Comme si le mal l'accompagnait. Continuant à le regarder me fixer, je n'ai de cesse de poser son visage sur celui qui hante mes cauchemars. Oh lui l'ignorait. Je ne serais plus de ce monde s'il m'avait vu à cette époque. Dans cette maison. Au milieu des corps de ceux que j'aimais. Malgré mes efforts pour garder une respiration discrète et calme, je sentais une douleur intarissable dans ma poitrine. Ce William réveillait les morts. Une fois le gardien revenu, il lui tendit le repas demandé. L'homme vint le poser près de moi et me fit signe de me servir, s'installant au sol en face de moi. Mes yeux se laissent attendrir par ces mets qui avaient - contre toute attente - l'air comestibles. Non sans hésitation, je tendis un bras pour me servir. J'étais affamée... résister à cette occasion serait pure folie. Nous ne sommes pas tous des monstres, Leean, bien que tu dois penser le contraire, déclara-t-il sans me lâcher des yeux. Sa voix fait tourner la nourriture en cendre dans ma bouche. Pas tous des monstres. Peut-être bien. Mais lui en était un, mon esprit n'avait plus que quelques infimes doutes sur son identité.
Je le regarde sans bouger, sans dire mot. Tu n'as pas l'air d'être une guerrière Méliana. Pourquoi es-tu là ? Je n'ai pas l'étoffe d'une guerrière, ceci est indéniable. Vous n'avez pas l'air d'être un homme soucieux des autres, pourquoi faites-vous tout cela pour moi ? Mentir n'était pas une chose qui me rendait fière, j'éludais les questions par d'autres questions pour retarder l'échéance. Mais je n'allais pas me faire prier bien longtemps avant d'apporter des réponses allant sur le fil de mon histoire inventée. Une personne qui y croit me donnait quelques jours à vivre en plus. Quelques jours supplémentaire pour espérer un changement. Un sursit dans l'espoir que la reine Méliana puisse prendre des mesures et obtenir ma liberté ou au moins celle de d'autres filles emmenées. Toutes les prisonnières devaient reposer leurs espoirs sur son bon cœur. J'ignorais si elle en avait un, mais comme toutes les autres filles enfermées, c'était mon seul espoir. Le plus viable tout du moins. Je me remis à manger, bien que mon appétit était dévié par les souvenirs douloureux et sa présence qui donnait à l'atmosphère une ambiance nauséabonde.
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Mar 14 Oct - 22:22
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Mar 14 Oct - 23:16
Your worst nightmare William Reagan & Leean Brawick
Ne pas savoir était probablement la plus frustrante des positions. Ce n'était pas vraiment mon cas. J'étais incertaine de ce qu'ils allaient faire de moi, mais je savais pourquoi ils m'avaient enlevée. Pour eux, ou tout du moins pour certains, il était clair que j'étais une Méliana. Étrange, certes, mais pas impossible. Après tout j'avais les mains usées d'un travailleur, bien plus proche de celles d'une guerrières que de celles d'une fille issue de la noblesse. Mais il est vrai que dans mes yeux, on voyait tout sauf une jeune femme capable de tuer par simple ordonnance. Je n'étais pas cruelle, ni sadique, ni assoiffée de sang. J'étais ce qu'on pouvait appeler une personne normale. Il m'arrivait d'être énervée, dégoûtée ou repoussée, comme à cet instant. Il m'arrivait aussi d'être en colère et ressentir de la haine envers quelqu'un, comme à cet instant. Cachant mes sentiments noirs pour garder mon calme, je balayais mes souvenirs qui embrumaient mes yeux clairs.
Le regarde de William devenait de plus en plus pesant. Et alors qu'il frottait sa barbe âgée de quelques jours, je finis par ne plus pouvoir ingurgiter le moindre aliment. Je n'ai jamais été habituée à manger de copieux repas mais ce n'était pas pour autant que j'étais rassasiée. C'est juste que cette aura malfaisante m'empêchait d'apprécier ce qui m'était donné. Surtout considérant la personne qui m'a offert cette pitance... Et j'ai l'air de quoi pour toi, Leean ? Finit-il par répondre à ma question en utilisant mon prénom. Étrangement, cela me fit une sueur froide dans le dos. Cette politesse transcendait avec l'horreur de ses actes. Ce meurtrier... Ce tueur... Quels autres perversités le traduisaient ? Je ne voulais même pas y penser. D'un Paliontos. Cela suffisait à rendre l'idée explicite. Les Paliontos étaient cruels, sans cœur ni respect, aucune estime pour les autres et un dédain intrinsèque pour les femmes qu'ils utilisaient comme de simples outils de procréation. A l'instant je me mis à prier intérieurement qu'ils décident de me tuer plutôt que de se servir de moi pour engendrer leurs monstres. Je crois même que s'ils arrivaient à ce choix je me donnerai moi-même la mort.
La mort n'était pas la pire des sentences dans ce pays. L'asservissement total l'était bien plus : abus en tout genre, violence, cruauté, ils rendaient les femmes à l'état d'animaux vulgaires et sans aucune valeur. Qu'Adalya les foudroie sur place. Les hommes n'étaient pas partout comme ça, encore heureux. Mais ici, c'était une norme : être sans cœur envers le genre féminin. Pourquoi es-tu là ? Insista William. J'allais bien devoir répondre à cette maudite question à un moment ou un autre... Mauvais endroit au mauvais moment. Ça arrive, malheureusement pour moi, répondis-je calmement en le regardant. Mauvais endroit au mauvais moment. Sûrement la raison pour laquelle mon père et mon frère sont morts. On était sur leur chemin, ni plus ni moins. Ma capture était loin d'être pour une raison aussi bénigne. Sinon le roi ne m'aurait pas laissé ainsi pourrir dans ce cachot. Mais la vérité était difficile à démontrer et à vrai dire, je la redoutais plus qu'autre chose. Ne pas savoir était probablement la plus préférable des positions.
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Mer 15 Oct - 15:25
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Mer 15 Oct - 19:57
Your worst nightmare William Reagan & Leean Brawick
Mon jeu n'allait pas durer éternellement. Illusion me confortant dans l'idée que je suis repousser ou même éviter le courroux de cet homme. Indirectement cela mettait sa patience à l'épreuve. Au départ, il me sembla être calme, bien plus que moi en cet instant en tout cas : sa voix était posée et sûre mais fermement déterminée à obtenir satisfaction. N'espère pas avoir l'aide de la Reine, elle ne viendra jamais te chercher. Tu n'es rien pour elle. Je ne pus réprimer plus longtemps mon anxiété et mon souffle sembla dés que je le vis prendre les devant. Saisissant mes poignets, il prit le contrôle sur mon corps dans une étreinte oppressante qui se verrouilla sur des bracelets de fer. Quelques cris étouffés alors que je tentais de me débattre, crier à toute voix n'allait pas changer mon sort qui désormais été scellé par ces anneaux de métal et la volonté de fer de William. Ce meurtrier, ce monstre... j'étais à sa merci... Encore une fois au mauvais endroit et au mauvais moment, rétorqua l'homme en me considérant quelques secondes durant.
En silence je le maudissais de tous les noms dégradants que je connaissais. Mon esprit devenait noir et colère alors qu'en apparence, je n'étais plus qu'un bout de viande accroché à un mur. Qu'il ose poser ses doigts répugnants sur moi, et alors je promets de tout faire pour le détruire, pièce par pièce, lui faire payer pour chaque jour de souffrance qui a découlé de ses crimes en Tanaïs. Lui faire payer pour toutes les souffrances qu'il m'infligera. De belles promesses que je me faisais alors qu'il s'emparait de mon visage, contrôlant mes gestes. J'étais piégée, ne pouvant lui échapper ni me révolter. Je fermai les yeux lorsque ses lèvres vinrent toucher les miennes. On dit que la haine et l'amour sont des sentiments si proche que la frontière les séparant est mince. Balivernes, ce contact ne faisait qu'éloigner tout bon sentiments qui m'étaient donnés de ressentir. Un vertige comme si on me lancer du haut d'une tour. Une chute vers l'inévitable crime qu'il s'apprêtait à commettre. Fermant mes yeux encore plus fort, je m'efforçai d'occulter tout ce qui pouvait se passer. Penser à autre chose. Ne plus être moi pendant cette effroyable épreuve. Mais c'était trop dur... A chacune de ses caresses dénuées de délicatesse, je le revoyais tuer mon frère et mon père... Je ne veux pas te faire mal, siffla-t-il tel un serpent prodiguant son venin. Une larme perla sur le coin de mes yeux et l'une d'elle se mit à rouler sur ma joue.
Le mal était déjà fait en partie. Après la sentence psychologique la sentence physique. Ce n'était pas cette dernière que je redoutais le plus. Paradoxalement, j'étais capable d'endurer bien des souffrances. On aurait pu imaginer qu'une fille de campagne serviable et douce était aussi faible que gentille. Néanmoins le fait que ce soit lui me rendait plus sensible et plus vulnérable d'esprit. Comme tout le reste, ça ne jouait pas en ma faveur. Et doucement je sentais sa main glisser vers mes jambes que je serrais du plus fort que je pouvais. Ça ne vous apportera rien, finis-je par articuler d'une voix basse mais déterminée. Vous m'avez déjà tout pris, ceci ne changera rien, tentai-je en espérant que ce ne soit pas vain. Il ne pouvait se souvenir de moi, mais à l'inverse, je le pouvais. Peut-être qu'aiguiser sa curiosité tarira ses pulsions. En tout cas je l'espérais car s'il continuait, je ne serais pas seulement brisée, mais probablement asservie. S'il me retirait cette lueur qui me poussait à me battre et à rester lucide, ce serait comme me déclarer morte...
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Mer 15 Oct - 21:24
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Jeu 16 Oct - 1:28
Your worst nightmare William Reagan & Leean Brawick
L'idée que tout s'arrange pas de simples mots n'était probablement pas le plus intelligent des résonnements, mais ce n'était pas comme si, enchaînée ainsi, j'avais d'autre choix. Le frapper de mes jambes serait tout aussi bien lui faciliter la tâche. Je n'allais pas me donner sans lui donner du fil à retorde, ça c'était une certitude. La proximité de son visage me donnait la nausée. Non pas qu'il était aussi affreux que l'était son âme, mais parce que dans ses traits je n'avais de cesse que de repenser à ceux qu'il m'a arraché. A toutes les personnes qu'il pouvait avoir tué au détour de ses batailles. Je ne parle pas des guerrières du camp ennemi, mais d'innocentes personnes qui avaient pour seul malheur que de croiser son chemin. Un homme capable de telles cruautés ne méritait pas de vivre. Cela paraissait être d'une naïveté sans pareil - et ne je nie pas que c'en est dénué - mais c'était aussi là une évidence. Une personne qui ôte la vie si facilement, sans regrets et bien au contraire avec plaisir, qui torturait et violait par satisfaction ne méritait que les abîmes du néant. C'est ce que je souhaitais à ce William. Qu'il pourrisse dans des mondes si hostiles qu'il en tremblerait de peur comme un enfant face à un ours.
Je tentais de gagner encore un peu de temps, de le dévier. Mais cela ne semblait que conforter sa lubie. Tu te trompes, j'aurai une bonne nuit de sommeil après. Avait-il si peut de respect pour se jouer de prisonnières que l'on affame et assèche, que l'on frappe et maltraite ? Son plaisir était-il vraiment dans cela ? Abuser de jeune femmes sans défenses ? Prenait-il tout ce plaisir lorsqu'il tuait de pauvres garçons trop vaillants pour leur survie ? En tuant des infirmes ? J'avais tellement envie de lui cracher au visage toute cette haine, cette colère qui m'animait... Je bouillonnais d'un feu sans nom qui ne savait s'exprimer. Comme si ma nature même n'était pas faite pour de tels sentiments noirs, des émotions aussi mauvaises. Peut-être qu'on naît trop mauvais pour faire le bien ou trop bon pour faire le mal. Tout cela pouvait-il finalement à se résumer par un hasard ? Une chance de naître de tel ou tel côté du bien et du mal ? Si c'était le cas, alors je n'avais pas de raison de le haïr, de ce fait j'éludai cette hypothèse. Parce que quelque part, ressentir cette haine envers William me faisait me sentir vivante. J'étais encore en vie... C'était une chance s'il on considérait ma moindre valeur dans le territoire Paliontos.
Le tortionnaire s'appropriait chaque parcelle de mon corps sans que je ne puisse l'en empêcher. Alors que mon visage se crispait à ses mouvements, le sien vint à faire de même. Il me regarda un court moment et exprima un soupir qui en un sens, me rassura. William abandonna son cheminement. Cela me surprit : mon idée avait-elle fonctionné ? Un semblant d'espoir anima ma foi alors que j'observais avec insistance l'homme qui se dressait si près de moi. Que veux-tu dire par là, Leean. Je ne t'ai encore rien pris pour le moment, lâche-t-il avec une once d'hésitation en essuyant ma joue. Veux-tu que je te demande si je prends ta virginité ? Va virginité n'avait pas de valeur, que ce soit à mes yeux ou à ceux de ce qui restaient de ma famille. Je n'avais rien d'une noble : ni les habits, ni les parures, ni le visage, ni les mains. Comme plongé dans une brume d'incompréhension, il s'éloigna, laissant ma robe usée retomber sur mes courbes.
Devais-je rester silencieuse, attiser plus de curiosité ou lui avouer ? Les choix étaient tous coûteux, je ne voyais pas quel était le meilleur à faire mais il faudrait bien que je me décide où ses représailles pour avoir coupé son élan pourraient mettre fin à toute négociation. Ce n'était pas le genre de personne à réfléchir sur ses actes. Il répondait à l'instinct. Je n'étais pas douée avec les personnes d'instinct... Je vous ai déjà vu tuer, prononçai-je en perçant le silence de l'atmosphère pesante et glaciale. Après un bref silence, je l'interrogeai du regard avant de lui demander non sans un peu de provocation : cela fait quel effet de vivre sans avoir de cœur ? Quel sentiment cela prodigue de ne répandre autour de soi que malheur et douleurs ? Ajoutai-je. La troisième hypothèse me semblait être la plus risquée, mais celle qui, à défaut d'assurer ma survie, m'apporterait peut-être des éléments de compréhension. Pour moi ces horreurs étaient insensées, irréelles. Cet homme était malade, comme tous les autres de son genre. Ces personnes étaient malades et un esprit sain ne pouvait décemment les comprendre. Peut-être que si je parvenais à saisir quelques détails de qui il était cela pourrait m'apporter des réponses. Cependant, je ne nourrissais pas trop d'espoir à cela. Non, je me focalisais sur le fait qu'il reste loin de moi, qu'il ne me touche pas.
Dernière édition par Leean Brawick le Ven 17 Oct - 13:54, édité 1 fois
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Jeu 16 Oct - 16:46
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Jeu 16 Oct - 20:13
Your worst nightmare William Reagan & Leean Brawick
La haine que je cultivais à l'égard de cet homme avait pris sa naissance dés lors que la vie de ceux que j'aimais a quitté ce monde. Mes les chances pour qu'un jour je croise celui qui leur a porté le coup fatal étaient si minces que cette haine avait été confinées, endormies durant les années qui ont suivi le massacre. Tel un volcan endormi qui face à ce visage entrait en ébullition. Ah. Un simple son qui me laissa perplexe. Il est un peu tard pour des excuses hein ? Dit-il en s'éloignant pour se placer dans l'ombre. Il se jouait de moi comme si c'était la dernière chose qu'il pouvait faire. C'était à moindre mal. Mon deuil, je l'avais fait. Seule ma soif de vengeance se voyait attisée. Cela aurait été la même chose s'il s'en était pris à un voisin, un ami. La proximité avec moi des victimes ne me rendait que plus vindicative. Un jour il paiera pour ses crimes, l'inverse serait injuste. Et malheureusement, cela concerne probablement bien plus de gens que ma petite personne.
Alors que ma diversion opérait, William sembla délier sa langue. Si. J'ai un cœur. Mais pas comme tu l'imagines, indéniable. Il ne faisait que souligner l'évidence : il n'avait qu'un substitut de cœur, de quoi faire rythmer sa respiration, mais rien ne lui permettant de ressentir ce qu'un être humain normalement constitué ressent. William semblait invulnérable aux sentiments, aux émotions bénéfiques. Sa vie devait tellement être triste... Tuer, torturer puis dormir quelques heures. Se lever et recommencer. Était-ce seulement une vie dans ce cas ? De la satisfaction. Nous sommes en guerre Leean. Elle dure depuis... toujours, elle ne s'arrêtera jamais. Et le reste du monde la subit sans pouvoir rien faire, décrivit l'homme. Une guerre oui, qui dure depuis toujours ce qui en soi est une éternité. Comme si la nature des dignitaire forçait à ce que cet état demeure. Et nous pauvres gens du peuples qui ne participaient en rien dans ces conflits, on en payait le prix. On le payait trop à mon goût. Sans rien demander, nos maisons étaient brûlées, nos proches tués et nos village décimés. Tout ça pour la simple raison qu'on se trouve sur une parcelle de terre que les étrangers voient comme leur ennemi ? C'était absurde et tellement arbitraire...
De la pitié. Oui, je pense que c'est cela que je ressens pour cet homme. En vérité, il n'est qu'un pion, un jouet pour son maître qui mord quand on lui demande et qui, vu qu'il ne connaît que ça, mord dés lors qu'on ne lui donne plus d'ordres. Il l'acceptait, visiblement. Le mal qu'il prodiguait était probablement tout ce qu'il connaissait, alors il en tirait son plaisir. Comme un enfant qui ne s'amusait qu'en lançant une pierre. Donnez-lui un jouet en bois et il le brisera dans un lancé, parce que c'est la seule chose qui sait faire pour s'amuser. Un instant d'empathie qui s'estompa à mesure que William se rapprochait à nouveau de moi. Son contact sur ma joue était rythmé par son souffle régulier et chaud que refroidissait ce sourire amical qui dégageait une expression malsaine. J'ai tué mon propre père pour prouver ma valeur et je n'ai pas reçu la tendresse d'une mère, expliqua-t-il, provoquant mon effroi. La tendresse d'une mère, c'est sûr qu'un homme aussi cruel n'a pas dû recevoir d'amour. Et je souhaite bon courage à toute personne qui tenterait de lui en donner. Peut-être que cela le ferait changer, mais je n'y mettrai pas ma main à couper. A ces mots, il saisit à nouveau mon visage. Sa poigne était solide, lutter ne servirait à rien. Non cela rend l'homme moue et fragile, se justifia l'homme avec un parfum de rage. Non... cela donne à l'homme toute son humanité, ça le rend valeureux et honorable. C'est sûr que ce genre d'homme doit faire tâche pour des barbares assoiffés de sang.
Alors qu'il était venu ici avec cette détermination d'obtenir plaisir en brisant quelques pauvres prisonnières, voilà qu'il avouait être brisé lui-même... Je suis un Palionto, tu l'as dit toi-même. Cela se résume à ça, affirma-t-il. Je ne saurais le contredire sur ce point. Pour faire un bon Palionto, prenez un homme et enlevez-lui tout ce qu'il a de civilisé et d'humain, ne lui laissez que ses instincts primaires et sa force, car ce seront ces seules armes : le manque de sentiments, d'émotions, et leurs muscles. En effet, j'ignorais pratiquement tout des Paliontos, mais ce dont j'étais certaine c'est que leur nature était plus primitive que celle des animaux. J'en avais la preuve à quelques millimètres. D'un mouvement, William tenta de me retourner pour arracher mes vêtements. Alors que je tentais de l'en empêcher, je ne remarquais pas que je lui facilitais la tâche. Des gémissements étouffés puis un bref cri mêlant souffrance et surprise. Ces pierres étaient glacées, elles me donnaient l'impression d'être transpercée par mille épées. Il me jaugeait de ses yeux tel un prédateur qui observa sa proie à terre. Mes yeux le suppliaient, ma respiration était de plus en plus rapide. Je t'en prie... arrête... marmonnai-je de façon presque inaudible, tentant de retenir un sanglot. Mais c'était trop tard. Impossible de garder mes larmes plus longtemps. Je continuais à essayer de l'écarter mais en vain... Je finis par le laisser faire, laissant ma tête retomber sur son épaule. J'avais mal... et ce froid... je cessais de pleurer et trouvai un échappatoire dans ce contact : les pierres qui me glaçaient le sang et éraflaient mon dos. Petit à petit, je finis par le plus rien sentir. Par ne plus rien penser, m'abandonnant au long de ce pénible tourment.
Dernière édition par Leean Brawick le Ven 17 Oct - 13:54, édité 2 fois
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Jeu 16 Oct - 22:05
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Sujet: Re: [-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE Jeu 16 Oct - 22:53
Your worst nightmare William Reagan & Leean Brawick
Une étreinte forte me ramène à la réalité. Immobile, il resta ainsi à m'enlacer, m'éloignant par ce même geste du mur gelé. Son souffle était rapide mais reprenait un rythme normal dans cette étreinte. C'est fini... articula William. Mes yeux s'ouvrirent au souffle de ses mots qu'il avait prononcé avec une douceur antonyme à son acte. Il se retira et m'embrassa sur le front, comme le font ceux qui cherchent à vous protéger. Ce geste, venant d'un tel monstre, ne trouve pas son sens à mes yeux qui, perdus dans le vide, dénonçaient tous les maux du monde. Le contact de sa main sur mon visage ne me faisait plus rien. Il n'était que l'effleurement d'un courant d'air. Je peinais à reprendre mes esprit. Tout semblait n'être que le fruit d'un cauchemar dont je m'apprêtais à m'extirper.
Revêtu, William vint vers moi pour une dernière fois, détachant mes poignets qui vinrent se reposés sur ses épaules pour que je ne croule pas sous mon propre poids. Sans geste brusque, il me laissa nue sur le sol du cachot. L'homme déposa la couverture sur mon corps puis alla signaler au garde d'ouvrir la porte. Je n'entendis pas leur discussion, encore perdue. Un état de choc auquel je ne m'attendais pas. Pourquoi ne me suis-je pas battue ? Pourquoi ne l'ai-je pas assommé ou ne serait-ce que frappé ? Pourquoi ne pas au moins avoir essayé ? Ce défaitisme n'est pas dans ma nature. J'ai beau être une fille de campagne éloignée des problèmes de la guerre et des grandes gens, je n'étais pas dénuée de courage. Peut-être qu'au fond je l'avais compris. Peut-être qu'inconsciemment, je ne reportais pas la faute sur lui, il n'était qu'un visage, qu'une image que j'avais associé à la mort de mon père et de mon frère. En ce cas, peut-être que ma candeur m'avait empêché de lui faire le moindre mal...
Quelle fille stupide je pouvais être... Alors que lui n'en n'avait aucun, moi j'en avais trop : des sentiments. Trop de principes et de respect. Trop d'humanité ? Nous nous ressemblions dans l'exact opposés. Nous étions le paroxysme de nos personnalités respectives. Mais sa voix vint trancher le vide qui m'entourait et, d'un geste lent, je croisai son regard. Ton père gardait deux Mélianas activement recherchées par le Roi, avoua William. Nous les avons eu mais pour le punir de les avoir cachées, il devait mourir. Ton frère n'aurait pas dû se mettre sur mon chemin, il serait encore en vie à cette heure. A mesure de ses mots, je sentais les larmes venir. Alors que mes yeux s'humidifiaient, je baissai mes yeux qui s'embrumaient. La porte se referma, me laissant dans l'ombre austère du cachot. Quelques secondes et me voilà à m'effondrer en sanglots âpres, extériorisant cette haine qui avait peiné mon cœur pendant toutes ces années. Mon père avait choisi un camp, c'est ce qui lui avait coûté sa vie ainsi que celle de mon frère. Cela dénaturait le monstre qui venait de me quitter. Détruisant les mauvaises pensées qui m'avaient traversées. Il n'en demeurait pas moins un monstre, mais si j'avais su, je n'aurais probablement pas agi de la sorte. J'aurais peut-être essayé de l'aider. Aurais-je dû ? Dans tous les cas, il était trop tard. Trop tard car je lui en voulais d'avoir abusé de moi, trop tard parce qu'on ne change pas un animal en être humain. Son âme est déjà perdue, sans retour possible.
The End
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[-18 ans] Ton pire cauchemar - Leean Brawick - TERMINE